28 avril 2012 à 07:07
Finale CdF: Beaugrard : "Jamais je n'aurais osé y rêver !"
A 31 ans, Grégory Beaugrard (photo) s'apprête à disputer samedi face à l'Olympique Lyonnais (L1) sa première finale de Coupe de France. Pour ce défenseur central ayant bercé dans le football amateur toute sa vie, c'est évidemment le point culminant d'une carrière débutée à Rouen, sa ville natale, et poursuivie avec succès en compagnie du voisin quevillais depuis 2007. A quatre jours de ce rendez-vous historique, le capitaine normand, également entraîneur des U19 du club, nous a accordé un entretien.
Grégory, après une demi-finale perdue il y a deux ans face au Paris-SG (0-1), vous voici en finale. Comment vivez-vous ces instants ?
"Intensément forcément, c'est très spécial pour nous.On a envie de profiter et surtout de partager avec notre public et tous nos supporters. Certains nous suivent déjà depuis de longues années et c'est également une récompense pour eux. Ce qu'on vit est extraordinaire et même à quelques jours de ce match, on a encore du mal à bien réaliser ce qui nous arrive."
"Le fait marquant, c'est l'égalisation à la 93ème minute de Julien Valéro sur la pelouse de Feignies (CFA2) au 8ème tour. Ensuite, on se qualifie aux tirs au but (1-1, 0 tab 3) et du coup, l'aventure débute vraiment. Evidemment, les matches face à Marseille (3-2 a.p., photo ci-dessous) et Rennes (2-1), deux clubs de L1, restent aussi très spéciaux."
"On nous dit amateurs mais dans le fonctionnement, on tente de s'approcher de plus en plus des méthodes professionnelles. Les principales différences se situent au niveau financier forcément, mais principalement en termes d'infrastructures. On s'entraîne pratiquement tous les matins. Ce qui manque, ce sont les "à côtés", c'est-à-dire une vraie salle de soins, des masseurs, des terrains toujours en bon état que les professionnels ont et pas nous."
"Ce sont deux épreuves bien distinctes. Il ne faut pas oublier non plus qu'il s'agit de notre première année en National, alors on savait que ça allait être difficile. Je crois qu'on est à notre place (13ème), bien parti pour nous sauver avec sept points d'avance sur le premier relégable. Avec la Coupe de France, où nous avons disputé neuf matches depuis notre entrée en lice au 5ème tour, répéter les efforts tous les trois jours est difficile. Cela explique en partie notre mauvaise passe en Championnat. En Coupe, c'est différent. On arrive toujours à se sublimer car on aime cette compétition."
"Dès notre arrivée ici, on nous parle beaucoup des exploits réalisés par les plus anciens dans cette épreuve magique. Le passé a énormément d'importance. Etant natif de la région, je connaissais les prouesses de Quevilly avec en point d'orgue cette finale disputée en 1927. Du coup, les joueurs qui arrivent ont envie de se dépasser et de marquer eux aussi de leur empreinte leur passage à l'USQ."
"J'aurai forcément des images qui vont me traverser l'esprit, comme celle de me dire qu'en 2007, j'évoluais avec Quevilly en CFA et que jamais, je dis bien jamais, je n'aurais pu imaginer en être là aujourd'hui. Par contre, lorsque j'entrerai sur la pelouse pour disputer cette finale, je serai focalisé comme mes coéquipiers (photo avec Matthias Jouan et Fred Weis) uniquement sur la rencontre. L'important, c'est avant tout de faire un bon match et de tenter de le remporter. Avoir de beaux souvenirs ou s'extasier, cela viendra plus tard, après le coup de sifflet final."
"Je suis très mauvais à ce jeu là (rires). Je vais quand même m'avancer sur une victoire 1-0 pour l'US Quevilly. En tant que défenseur, on va rester raisonnable et cela voudrait dire qu'on aurait réussi à ne pas encaisser de but, ce qui serait une excellente chose."
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